Madagascar 1972 - ILLUSIONS et CASCADE D'ERREURS préparent 30 ans de STAGNATION

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Pourquoi la colère?

Un sentiment d'injustice est à l'origine des frustrations.
L'inébranlable assujetissement au néo-colonialisme français, ne pouvait continuer ainsi.

Il est difficile de croire le narrateur quand il généralise le prétexte si commode d'une réaction estudiantine qui met en cause l'inadéquation de l'éducation avec la réalité économique de Madagascar alors. On ne peut le croire. J'ai été témoin conscient de LA RÉALITÉ DES GRIEFS qui peut se résumer au contraire par:

• Nous n'avons pas fait des études supérieures, réussi nos examens, reçu des diplômes de qualité européenne (les programmes des lycées et de l'Université de Madagascar étant une COPIE EXACTE de ceux français!), donc en mesure d'occuper des postes exclusivement réservés au contingent de la "coopération française", pour les envier, CHEZ NOUS!
• Nous ne sommes pas allés aussi loin dans nos études, pour être au chômage ou cantonnés dans des fonctions de subalternes où le CEPE (niveau CM2) n'est même pas requis.

   Il s'agissait de réclamer des postes de responsabilité et de compétences SQUATTÉS par les coopérants français dont certains, dans l'expérience de notre père, en affaires avec beaucoup d'entre eux, dont certains étaient bombardés "instituteurs" sans pouvoir écrire une phrase correcte en français, SANS AUCUNE FAUTE, de grammaire ou de sens. NON! Au contraire les jeunes instruits Malgaches de cette époque RÉCLAMAIENT UNE JUSTICE DE TRAITEMENT, de PRIORITÉ, dans un pays qui est LE LEÛR!!!
   Toute autre interprétation relève volontairement d'une propagande destinée à déconsidérer le mouvement de revendication en général, et les étudiants en particulier.
    Il est aussi vrai que de leur côté, le prétexte de la malgachisation a été surexploité, dans un souci de radicaliser le mouvement et assister à la chute du régime trop fancophile à leurs yeux.

L'histoire a montré à quel point, ce mouvement était mal préparé, 

1. NAÏF jusqu'à accorder à des militaires formés par les français à Saint-Cyr, une confiance bien AVENTUREUSE. Ne prête-t-on pas qu'aux riches?
2. NAÏF jusqu'à se faire récupérer sa révolution par des militaires plus réalistes, et se payer des décénnies (26 ans) de stagnation sociale, économique, éducative et forcément MENTALE. Nous vivons encore actuellement une continuation de choix malheureux datant de cette époque.
    
3. OBNUBILÉ par les illusions d'une autonomie totale, nourrie par une idéologie pro-soviétique dont on a vite réalisé les limites dans la liberté d'entreprendre, la liberté de circuler même (sauf-conduit de déplacement du temps de ratsiraka)

   Si bien que l'analyse du narrateur garde quand même une pertinence quand il résume par une phrase la réalité des frustrations d'une classe effectivement bourgeoise, classe hautement éduquée, laissée à l'écart du gouvernement.
   À la lumière de l'état économique et social du Madagascar actuel, l'on ne peut que s'interroger sur l'intoxication, l'auto-intoxication des Malgaches par des "idéaux" importés dont ils n'ont pas compris ni l'environnement, encore moins la superficialité et certainement pas la portée locale et singulière. La démocratie en est un, comme le sont tout autant l'abus de droit de grève, des mises-en-cause radicales de contrats signés etc...
   Il faut ré-éduquer d'urgence cette population qui s'auto-intoxique par IGNORANCE et par ININTELLIGENCE des principes qui gouvernent ce monde, où "liberté", "justice" sont plus des slogans que l'on HURLE que des aspirations vers lesquelles on tend. Extrêmement urgent et en PREMIÈRE PRIORITÉ!

    L'interview d'un rêveur qui cherche à faire une priorité de la formation de techniciens, est édifiante. Rien que pour cela, ce documentaire est exceptionnel. Former des techniciens, c'est aussi former des dépendants à des entreprises qui ne pouvaient être que françaises à l'époque. Contradictions et rhétorique d'imbécile...
Andriamahanina Raberahona Jacky Celin
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